Présentation
Une exposition à Mont de Marsan
Afin de s'inscrire en beauté dans le cycle mémoriel autour de la libération de Mont de Marsan, la section montoise de l'UNION NATIONALE des COMBATTANTS et l'Amicale du 34eme RI organise une exposition : “ Les vainqueurs de 45 “. Son objectif est de mettre en valeur quatre personnages emblématiques.
Les Maréchaux
de Lattre de Tassigny et Leclerc de Hauteclocque.
Ils ont signé respectivement la capitulation de l’Allemagne et du Japon.
Les Landais
Léon des Landes et Charles Lamarque-Cando
deux figures choisies par l’amicale du 34° RI, représentatives de la résistance dans les Landes.
Les Maréchaux
de Lattre de Tassigny et Leclerc de Hauteclocque.
JEAN de LATTRE de TASSIGNY
Issu d'une vieille famille aristocratique des Flandres françaises, Jean de Lattre de Tassigny est né le 2 février 1889, à Mouilleron-en-Pareds (Vendée), d'un père poitevin, maire de Mouilleron-en-Pareds, et d'une mère vendéenne.
Fort d'une éducation soignée, il suit ses études au Collège Saint-Joseph à Poitiers et Paris. Il est reçu quatrième à Saint-Cyr où il entre en 1909 (promotion "Mauritanie") après avoir effectué, comme c'est l'usage, un an de service comme simple soldat, puis comme brigadier, au 22e Dragons.
Ayant choisi la cavalerie à la sortie de l'Ecole, il fait un stage d'un an à Saumur, à l'issue duquel, en 1912, il est affecté comme sous-lieutenant au 12e Dragons à Pont à Mousson.
Le 11 août 1914, il est blessé au genou et, un mois plus tard, reçoit un coup de lance à la poitrine au cours d'une mission de reconnaissance.
Il sert ensuite dans l'infanterie, en 1915, au 93e RI, prend part aux combats de Verdun, du Chemin des Dames et est de nouveau grièvement blessé à trois reprises.
Officier de la Légion d'Honneur à la fin de la guerre, il est également titulaire de huit citations et de la Military Cross.
Après la guerre, le capitaine de Lattre est affecté à la section franco-américaine de Bordeaux puis au 49e RI à Bayonne avant de se porter volontaire, en 1921, pour le Maroc (1921-1926) où il est chef d'Etat-major de la région de Taza pendant la campagne du Rif.
Deux fois blessé au cours de ces opérations, il reçoit trois nouvelles citations et est promu au grade de chef de bataillon à titre exceptionnel.
En 1927, Jean de Lattre épouse Simone Calary de Lamazière, et entre premier à l'Ecole de Guerre. De 1929 à 1931 il sert au 5e RI à Coulommiers. Il est ensuite affecté au 4e Bureau de l'Etat-major de l'Armée puis, promu lieutenant-colonel, à l'Etat-major du général Weygand de 1932 à 1935.
Il commande ensuite le 151e RI à Metz, avec le grade de colonel, jusqu'en 1937.
En 1938, il passe un an au Centre des hautes Etudes militaires et est nommé chef d'Etat-major du gouverneur militaire de Strasbourg.
Promu général de brigade en 1939, à Strasbourg, il est le plus jeune général de France.
Chef d'Etat-major de la 5e Armée, il prend, en janvier 1940, le commandement de la 14e DI à Rethel. Pendant l'offensive allemande de mai 1940, les unités de De Lattre repoussent l'ennemi à trois reprises, lui faisant deux mille prisonniers. Pendant la débâcle, il continue à se battre à Mourmelon, à Nevers et devant Clermont-Ferrand où il se replie.
Après l'armistice, nommé adjoint pour le commandement des troupes de la 13e Division militaire de Clermont-Ferrand, il se consacre à la formation des cadres pour l'armée à Opme dans le Puy-de-Dôme.
En septembre 1941 il est nommé commandant supérieur des troupes de Tunis et crée une nouvelle école de cadres à Salammbô. Rappelé en France en janvier 1942, il est nommé commandant de la 16e division militaire à Montpellier et promu général de corps d'armée.
En novembre 1942, à l'arrivée des forces allemandes en zone sud, il donne l'ordre à ses troupes de sortir des garnisons et de résister. Trahi, arrêté, il est interné à Toulouse, puis au Fort Montluc à Lyon. Condamné à dix ans de prison en janvier 1943, il est transféré à Riom, d'où il s'évade, grâce à la résistance française, dans la nuit du 2 au 3 septembre 1943, pour rejoindre Londres. Sous le faux nom de Dequesne, le général de Lattre, s'évade de France, grâce à un appareil de la RAF venu le chercher à Manziat dans l'Ain, le 17 octobre.
Le 11 novembre 1943, il est promu général d'armée par le général de Gaulle qu'il rejoint à Alger cinq semaines plus tard.
Après la campagne d'Italie il se voit confier la formation et le commandement de l'Armée B, future Première Armée Française, les effectifs terrestres de la France combattante étant devenus suffisamment important pour permettre la reconstitution d'une véritable armée. De Lattre réalise donc, en six mois, l'amalgame des troupes d'Afrique du Nord avec les Forces françaises libres et les volontaires évadés de France et de l'Empire.
Ayant libéré l'Ile d'Elbe en juin 1944, l'Armée B débarque en Provence, le 15 août aux côtés des alliés. Après la libération de Toulon et de Marseille commence la remontée de la Vallée du Rhône avec les durs combats de Chalon-sur-Saône, Beaune et Autun.
Le 24 septembre 1944, le général de Gaulle lui remet la Croix de la Libération au château de Bournel (Doubs), résidence du marquis de Moustier.
Le général de Lattre met alors au point l'offensive qui mènera la 1ère Armée jusqu'au Rhin. La 1ère Armée, avec ses deux corps d'armée commandés par les généraux Béthouart et Goislard de Monsabert, après avoir fait tomber en novembre 1944 les villes de Montbéliard et Gérardmer, atteint le Rhin, première de toutes les armées alliées.
La contre attaque allemande de Von Rundstedt empêche la progression alliée, jusqu'en janvier 1945. Ensuite, les troupes alliées reprennent l'initiative et la 1ère Armée libère Colmar le 2 février, passe le Rhin de vive force le 30 mars, pénètre en Autriche et pousse jusqu'à Arlberg, c'est la fameuse campagne Rhin et Danube.
Le 9 mai 1945, le général de Lattre signe à Berlin, au nom de la France, aux côtés des alliés, l'acte de capitulation de l'Allemagne nazie.
Chef d'Etat-major général de la Défense nationale et inspecteur général de l'Armée de Terre en mars 1947, de Lattre est en 1948 inspecteur général des Forces armées et, auprès du maréchal Montgomery, le premier commandant supérieur des Forces terrestres de l'Europe occidentale.
Nommé haut-commissaire en Indochine et commandant en chef en Extrême-Orient en décembre 1950, il rétablit la situation au Tonkin par les victoires de Vinh-Yen et de Mao-Khé. Son fils unique, Bernard, est tué à Ninh-Binh, le 30 mai 1951, à la tête d'un escadron vietnamien du 1er Chasseurs.
Après plusieurs missions à Washington, Londres et Rome, il repart pour le Vietnam.
Il rentre en France pour la Conférence des Etats Associés et meurt le 11 janvier 1952 à Paris. Quatre jours plus tard ses obsèques nationales sont célébrées en la cathédrale Notre-Dame. Le jour même, le général de Lattre de Tassigny est élevé à la dignité de Maréchal de France. Il est inhumé dans son village natal de Mouilleron-en-Pareds.
Source : Site de l'Ordre de la libération
Philippe Leclerc de Hauteclocque
Philippe de Hauteclocque est né le 22 novembre 1902 au Château de Belloy Saint Léonard dans la Somme dans une famille de vieille noblesse picarde.
Il entre à Saint-Cyr en 1922 (promotion Metz et Strasbourg) et en sort à la cinquième place en 1924 ; il suit brillamment ensuite les cours de l'Ecole d'application de Cavalerie de Saumur.
En 1925, il est affecté au 5e Régiment de cuirassiers en occupation en Allemagne ; après avoir passé un an à Trèves, le lieutenant de Hauteclocque obtient une affectation au 8e Spahis algériens au Maroc où il va passer cinq années. Il participe à la pacification du territoire au cours de laquelle il se distingue et prend le commandement du 38e Goum en 1929 puis sert comme officier d'état-major.
Il est rappelé en métropole en 1931 et devient instructeur à Saint-Cyr.
Après un bref second séjour au Maroc à l'été 1933, il est en stage à Saumur puis, promu capitaine, de nouveau instructeur à Saint Cyr. En 1938, il est reçu major à l'Ecole de Guerre et le reste l'année suivante lorsque la guerre interrompt la formation.
Fin mai 1940, faisant alors partie de l'Etat-major de la 4e Division d'Infanterie, il est fait prisonnier ; il parvient cependant à s'échapper et à rejoindre les lignes françaises.
Le 15 juin, lors d'une contre-attaque face à des blindés ennemis dans la plaine de Champagne, il est blessé à la tête et à nouveau capturé. Il s'évade le 17 et, via l'Espagne et le Portugal, réussit à gagner Londres où il se présente le 25 juillet au général de Gaulle sous le pseudonyme de Leclerc. Il est promu chef d'escadron.
Le 6 août 1940, envoyé en AEF, avec Claude Hettier de Boislambert et René Pleven, par le général de Gaulle, il quitte l'Angleterre pour le Cameroun. Il a pour mission de ramener le territoire dans la guerre et, le 27 août 1940, à Douala où il a débarqué la veille en pirogue avec 22 hommes, il reçoit le ralliement du territoire à la France libre et en est nommé ensuite Commissaire général ; en novembre 1940, il rallie le territoire du Gabon à la France libre puis, promu lieutenant-colonel, est désigné comme commandant militaire du Tchad.
De Fort-Lamy (Tchad), il lance avec la Colonne Leclerc, dès le 25 janvier 1941, à travers 650 kilomètres de désert, une opération contre le fort italien de Koufra qu'il conquiert le 1er mars. Le lendemain, il proclame : "Jurons de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la Cathédrale de Strasbourg", c'est le Serment de Koufra.
Le 6 mars 1941, il est nommé Compagnon de la Libération par le général de Gaulle.
Promu colonel en juin 1941 puis général de brigade en août, il mène alors contre les Italiens une campagne de harcèlement et lance du 2 février au 14 mars 1942, une expédition victorieuse sur le sud du Fezzan. Un butin important est pris ou détruit. Alors que Rommel avance sur l'Egypte, différentes patrouilles sont organisées au nord et à l'est du Tibesti. Les conditions de vie sont extrêmes, en plus de la chaleur, s'ajoutent les distances qui se chiffrent en milliers de kilomètres, le tout s'opérant loin de toute base logistique.
A la mi-décembre 1942, Leclerc entreprend la conquête du Fezzan avec plus de 3 000 hommes formant la "Force L". L'attaque est fulgurante et très en profondeur, allant jusqu'à Tripoli. Le succès est total. Le 24 janvier 1943, la jonction est opérée avec les troupes britanniques. La "Force L" s'installe alors en Tunisie pour protéger le flanc de la VIIIème Armée britannique, entre dans Kairouan le 12 avril et défile le 8 mai 1943 dans Tunis libéré, ce qui vaut à Leclerc d'être présenté par Montgomery au roi George VI.
Le 15 mai 1943, la Force L devient la 2e Division française libre (2e DFL).
Trois mois plus tard naît la 2e Division blindée qui prend forme au Maroc, à Temara où elle est organisée, entraînée et équipée de matériel américain. En avril 1944, elle est transférée en Angleterre où elle attend impatiemment l'heure du débarquement en France. Leclerc passe sous le commandement du général Patton et débarque en Normandie, près de Saint-Martin-de-Varreville le 1er août 1944. Leclerc dirige ses troupes pendant les difficiles combats de Normandie : Alençon, la Forêt d'Ecouves, Ecouché, Carrouges, Argentan.
Le 18 août, l'ennemi est partout en déroute. Mais Leclerc ne parvient pas à obtenir l'ordre de marcher sur Paris. Ce n'est que le 22 août que, l'autorisation lui ayant enfin été accordée, il fait mettre la 2e DB en mouvement. Le 25 août 1944, il entre dans la capitale par la Porte d'Orléans debout dans son scout-car, reçoit la reddition du général Von Choltitz et installe son P.C. dans la gare Montparnasse.
Dès le début de septembre, il reprend sa route vers l'Est et après avoir forcé les Vosges, fait hisser le drapeau français à Croix de Lorraine sur la flèche de la Cathédrale de Strasbourg, le 23 novembre 1944.
Il nettoie l'Alsace et la Lorraine, participe à la réduction de la poche de Colmar et, fin avril 1945, ayant atteint la Bavière, reçoit comme objectif le nid d'aigle d'Hitler à Berchtesgaden.
Aussitôt après la capitulation allemande, Philipe Leclerc est désigné pour commander le corps expéditionnaire français en Extrême-Orient. Le 22 juin 1945, la 2e DB est rassemblée dans la Forêt de Fontainebleau pour recevoir l'adieu de son chef.
Leclerc quitte la France le 18 août 1945 et signe, le 2 septembre, pour la France, l'acte de la capitulation du Japon. Il parvient à Saigon le 5 octobre 1945 ; il pacifie en trois mois le Cambodge et la Cochinchine et débarque en mars 1946 au Tonkin : le 15 juin, ses troupes sont à la frontière chinoise.
En juillet 1946 il est promu général d'armée et devient inspecteur général des Forces terrestres d'Afrique du Nord.
Le 12 avril 1947, il est nommé inspecteur des Forces terrestres, maritimes et aériennes de l'Afrique du Nord puis membre du conseil supérieur de la Défense.
Au cours d'une mission, le 28 novembre 1947, son avion s'écrase près de Colomb-Béchar en Algérie. Il est inhumé dans la crypte des Invalides.
Par décret du 23 août 1952, le titre suprême de Maréchal de France lui est conféré à titre posthume.
Source : Site de l'Ordre de la libération
Les Landais
Léon des Landes et Charles Lamarque-Cando
Léonce Dussarrat dit Léon des Landes
Léonce Dussarrat est né à Dax le 26 juillet 1904. Négociant en fer, il exploite avec un associé une quincaillerie d’une dizaine d’employés. Excellent tireur, durant son service militaire, il participe à l’instruction au tir des élèves-officiers des écoles de Saint-Cyr, Polytechnique et Centrale. Dans les années 1930, Léonce Dussarrat est un chrétien, proche des idées du Parti Social Français du colonel de la Rocque. Jeune veuf avec un enfant, il se remarie avant guerre. En 1940, il parvient à rejoindre Dax sans être fait prisonnier.
Rien dans ces trente cinq premières années de la vie de Léonce Dussarrat ne semble le prédisposer à devenir chef départemental des FFI des Landes puis lieutenant-colonel d’un régiment d’infanterie de l’armée française reconstituée. Cependant le refus de la défaite et du déshonneur, un patriotisme exigeant, des qualités de meneur d’hommes et des facultés d’adaptation à des situations nouvelles pour l’époque prouvent le contraire.
Deux événements majeurs décident de son destin : tout d’abord lorsque son associé, Léon Baraille, malade, lui révèle qu’il est le responsable départemental de l’OCM et lui demande de poursuivre son action. Le second événement qui fait de Léonce Dussarrat le chef incontesté de la Résistance landaise survient le 29 septembre 1943 : Léonce Dussarrat, déjà recherché, commet l’imprudence d’assister aux obsèques de son ami et associé, Léon Baraille et de passer dans les bureaux de sa société. Il est alors visité par deux hommes de main de Grandclément, le chef régional de l’OCM , tandis que celui-ci accompagné du gestapiste Wilhelm Dhose attend dans la rue. Léonce Dussarrat refuse de livrer ses armes à l’ennemi et échappe de peu à l’arrestation. Dès lors, Léonce Dussarrat bascule dans la clandestinité, cachant sa femme et ses quatre enfants.
Les déplacements dus à son métier et les très nombreuses connaissances qu’il a dans et hors le département des Landes, lui ont permis d’établir ses propres réseaux mais aussi de prendre contact avec d’autres réseaux déjà constitués : les réseaux Alliance, Andalousie, la filière d’évasion Comète, Libération Nord, les Corps francs de la Libération, Résistance PTT, Résistance Fer, le bataillon d’Armagnac du commandant Parisot et du colonel Monnet… Par l’intermédiaire de Henri de Mesmay, industriel et officier de réserve, Roger Landes, « Aristide », agent anglais du SOE et chef du réseau Actor, entre en contact avec Léonce Dussarrat et le nomme responsable pour les Landes. Grâce aux parachutages, Léon des Landes reçoit tout d’abord des explosifs puis des armes, qu’il peut cacher avant de les distribuer aux différents groupes sous ses ordres.
Des instructeurs itinérants du BCRA/SOE forment un petit groupe de résistants triés sur le volet réunis autour de Léonce Dussarrat aux techniques de la clandestinité, du renseignement, des transmissions, du maniement des armes puis de la guérilla. Ce premier noyau dépasse rarement l’effectif de quatre, réunissant à chaque fois Léonce Dussarrat, Henri de Mesmay et Michel Renaud.
Fin avril 1944, il reçoit les ordres écrits pour l’organisation de la guérilla et pour la création de maquis lors du débarquement. Dès la réception des messages d’alerte, Léonce Dussarrat réunit ses troupes de sédentaires, distribue armes et explosifs, organise l’instruction sommaire et lance les embuscades et les sabotages. Ces actions sont toujours à l’origine de comptes-rendus à Londres et à Alger dont les messages radiodiffusés reprennent parfois la teneur.
A Thétieu, le 11 juin, un bataillon de police allemande encercle le maquis qui a été constitué conformément aux ordres reçus. Léonce Dussarrat décide de la dispersion du maquis et piège le stock d’armes et d’explosifs avant de s’enfuir avec Michel Renaud par l’Adour. La réalité géographique des Landes montre que la constitution de maquis est impossible et Léonce Dussarrat continue son action avec des groupes très réduits de saboteurs.
Le 26 juin, le délégué militaire régional Triangle nomme Léon des Landes colonel.
A Averon-Bergerelle, le 11 août 1944, Durandal, le chef de l’AS pour le Sud-ouest, Broqua, chef du MLN pour les Landes, Charles Lamarque-Cando, Hilaire et Aristide, les deux agents du SOE, respectivement pour Toulouse et Bordeaux, désignent Léon des Landes chef départemental des FFI. La trahison de Grandclément a totalement désorganisé la Résistance dans toute la région B. Cette vacance du pouvoir permet l’apparition d’un homme comme le colonel Carnot, Jean de Milleret, capitaine d’active en 1940, ancien chef du Chantier de la jeunesse numéro 27 en Ariège qui revendique le pouvoir militaire dans les Landes.
Lors de la poursuite des Allemands, dans leur reflux vers Bordeaux, Léonce Dussarrat organise la prise de Mont de Marsan, aidé par l’équipe Jedburgh Martin parachutée dans le Gers, participe aux combats du pont de Bats, avant de libérer Dax. De là, Léonce Dussarrat lance la compagnie Doussy de Soustons vers Bordeaux, forme une colonne englobant les troupes du colonel Carnot et part de Dax vers Bordeaux. Le département des Landes est libéré le 28 août 1944.
A Bordeaux, l’état-major du colonel Druilhe nomme le colonel Carnot à la tête d’une brigade qui rassemble les troupes hétéroclites venant de toute l’Aquitaine à la recherche du contact avec l’ennemi dans le Médoc. La compagnie FFI « Léon des Landes » de Soustons en fait partie.
La libération des Landes achevée, Charles Lamarque-Cando (Carlos dans la Résistance) est président du Comité départemental de la Libération. Léonce Dussarrat, son adjoint, est chef des Forces françaises de l’intérieur. Les Landes sont un département rural qui ne souffre pas des problèmes de ravitaillement. Cependant l’action énergique de Charles Lamarque Cando et de Léonce Dussarrat permet le rétablissement de la légalité républicaine en douceur, permettant de dissoudre des groupes armés et surtout d’éviter une épuration sauvage.
Le 17 septembre 1944, Aristide, Charles Lamarque-Cando, Léonce Dussarrat, le colonel Carnot et le général Chevance-Bertin participent aux négociations pour la reddition des troupes allemandes à la pointe de Graves : c’est un échec que le colonel Carnot impute à Léonce Dussarrat et à « l’agent anglais » ; ces derniers reprochant à Chevance-Bertin et de Milleret d’avoir brusqué les Allemands lors des négociations. L’après-midi, le général de Gaulle reçoit Léonce Dussarrat et Charles Lamarque-Cando à la préfecture de Bordeaux.
Les 13 et 14 octobre 1944, à Avignon, Léonce Dussarrat accompagné de Charles Lamarque-Cando, le fils de celui-ci et Michel Renaud, participe aux Etats-généraux des Comités départementaux de la Libération. Cette grande réunion des chefs de la Résistance est l’occasion de rencontrer diverses personnalités dont Maurice Bourgès-Maunoury, futur commissaire de la République à Bordeaux.
La Résistance est terminée, la création d’une formation militaire landaise se concrétise avec la mise sur pied du 34ème régiment d’infanterie dont Léonce Dussarrat est à l’origine. Conscient de son manque de formation militaire, Léonce Dussarratl n’hésite pas à s’entourer d’anciens officiers d’active rejoignant la nouvelle armée, pour commander ce régiment dont il est officiellement le chef de corps avec le grade de lieutenant-colonel, par décision du 13 décembre 1944 de l’état-major national.
En juillet 1945, il rencontre Churchill à Biarritz lorsque celui-ci vient s’y reposer avant de se rendre à la conférence de Potsdam.
Fin avril 1945, rejoint par Lamarque-Cando, Léonce Dussarrat participe aux ultimes combats de la Pointe de Grave. Les éléments avancés de son régiment font prisonnier le colonel Prahl commandant la défense de la Festung. L’Aquitaine libérée, Léonce Dussarrat considère son action terminée et demande par lettre au ministre de la Guerre d’être dégagé de ses responsabilités.
Revenu à la vie civile, il reprend son exploitation qu’il fait prospérer créant des succursales à Pau et Bayonne. Il devient président de la société de tir de Dax, de la Fédération des Sociétés de tir des Landes, de la Fédération des Chasseurs des Landes, de la Société d’Entraide des membres de la Légion d’honneur, président d’honneur de la Ligue de tir d’Aquitaine, de la société de chasse des Landes et du Comité d’Action de la Résistance landaise, président d’honneur de l’amicale du 34ème RI. Il est même membre du jury international aux épreuves de tir aux Jeux olympiques d’Helsinki en 1952.
Dès l’immédiat après-guerre, son action dans la Résistance est diffamée notamment par le journal Ce soir mais des actions en justice rétablissent la vérité. Les ennemis de la Résistance expliquent sa réussite sociale par le détournement des fonds parachutés dans les Landes alors qu’il n’a jamais été destinataire de tels parachutages. Sa position de chef unique de la Résistance landaise n’ayant pas cédé aux demandes de Grandclément suscite de nombreuses jalousies et beaucoup cherchent à minorer son action en se présentant comme son chef ou en tentant de cacher son action.
Chevalier de Légion d’honneur (décret du 28 juin 1945, promu officier par décret du 16 mai 1957), Croix de guerre 1939-1945 (deux palmes et une étoile de bronze), Médaille de la Résistance avec rosette (décret du 3 janvier 1946), Médaille du roi Georges VI pour actes de courage dans la cause de la liberté, Léonce Dussarrat dit Léon des Landes dans la Résistance, est décédé le 8 août 1976 à Anglet.
Pierre CHABOT
Sources :
- Archives Léonce Dussarrat.
- Témoignage Michel Renaud.
Charles Lamarque-Cando
Charles Pierre Lamarque est né le 12 janvier 1901 à Onard, dans une « famille humble et de vieille tradition républicaine », 7e d’une famille de 8 enfants, fils de Jean, agriculteur, maire socialiste d’Onard, et de Madeleine Darrimajou, « ménagère », Ses parents le firent baptiser et lui firent faire sa communion.
Boursier en 1912, il intègre l’Ecole Primaire Supérieure, puis l’École Normale d’instituteurs de Dax (1917-1920), il exerce à Sabres puis à l’École Française de Saint-Sébastien en Espagne de 1922 à 1928 (contacts avec les Républicains espagnols).
Il épouse en 1925 Marie Louise Lafitte
Nommé à Aire-sur-Adour en 1929, Charles Lamarque est promu directeur de cours complémentaire à Roquefort, en octobre 1932. En octobre 1937, il devient directeur d’une école primaire à St-Médard (Mont-de-Marsan) jusqu’à la guerre.
Charles Lamarque adhère à la Ligue des droits de l’Homme dont il devient peu après le secrétaire départemental. Il rejoint aussi la SFIO en 1930. Profondément marqué par la pensée et l’action de Jean Jaurès, il vouait une fidélité absolue à la laïcité. Il s’engage également dans l’action syndicale et le militantisme antifasciste.
À la faveur de l’élection complémentaire du 9 février 1936, Charles Lamarque est élu conseiller général du canton de Sabres. Il est le premier socialiste à siéger au conseil général.
En 1936, il crée et dirige le journal de la Fédération des Landes de la SFIO : Le Travailleur landais.
Engagé aux côtés des métayers et gemmeurs landais, il est réélu en octobre 1937, dès le premier tour, conseiller général du canton de Sabres.
Après avoir été mobilisé de février à juillet 1940 (front des Alpes), Charles Lamarque, auteur d’allocutions républicaines lors de la levée des couleurs à l’école, est muté par mesure disciplinaire par Vichy dans les Hautes-Pyrénées et séparé de son épouse, malade, et de ses enfants. Il y prend contact avec les premiers résistants (Armée Secrète dès 1941). Pendant la guerre, il prend le pseudonyme de Cando, du nom de sa maison natale et organise, à Mont-de-Marsan, un mouvement de résistance rattaché à Libération Nord et au réseau Buckmaster. Il anime un groupe de résistants stationné dans un quartier de Mazerolles, à Beaussiet. Capitaine, adjoint de Léon des Landes, il est chef adjoint départemental FFI, homologué FFC et FFI avec le pseudonyme de Carlos. Son fils Charles s’engage également à ses côtés, sous le pseudonyme de « Carlitos » (arrêté lors d’un sabotage à Morcenx en août 1944, torturé, incarcéré à Bordeaux, il ne fut sauvé que par la Libération).
Pressenti comme maire de Mont-de-Marsan à la Libération, il préfère demeurer président du Comité départemental de Libération, et il fait tout pour éviter les exactions et les vengeances d’après-guerre. En 1945, il est avec le 34e R.I. sur le front du Médoc.
Source : Centre Pédagogique de la Résistance et de la Déportation des Landes
Nos partenaires
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Le ministère des Armées
Représenté par la base aérienne 118 « Colonel Rozanoff » de l'Armée de l'air française est située à Mont-de-Marsan, dans le département des Landes.
Les auditeurs de l'IHEDN
L’association régionale AA IHEDN Aquitaine (AR1) regroupe des membres titulaires et des membres associés résidant dans les cinq départements de l’ancienne région Aquitaine.
La ville de Mont de Marsan
Mont-de-Marsan est une commune du sud-ouest de la France. Elle est le chef-lieu du département des Landes, en région Nouvelle-Aquitaine.
U.D.A.C des Landes
Union départementale des associations de combattants et victimes de guerre des Landes
L'Union Fédérale des Landes
L'Union fédérale des associations françaises d'anciens combattants, des victimes de guerre et des jeunesses de l'union fédérale (UF)
Espace Patrimonial Rozanoff
Officiellement reconnu comme « Musée de traditions » par instruction du Ministère de la Défense datée du 8 janvier 2016, L’Espace Patrimonial Rozanoff (EPR 118) est placé sous l’autorité directe du Commandant de la Base Aérienne 118 (BA 118)
UNP 40 - Sergent chef ITTURIA
L'UNP regroupe et accueille, dans un esprit amical et dynamique, tous ceux et celles qui ont obtenu un brevet militaire ou prémilitaire de parachutiste.
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